mercredi 22 avril 2009

Les eaux sulfureuses naturelles

Voici une réflexion inspirée par un récent séjour en Cerdagne, où les eaux chaudes sulfureuses s'écoulant à flanc de montagne sont une source naturelle de bienfaits pour tous, connues et utilisées depuis l'Antiquité (et sans doute bien avant par les habitants de ces hauts plateaux des Pyrénées), par les romains qui installèrent de nombreux thermes, consistant en haute altitude en de simples vasques creusées dans la pierre, permettant de recueillir l'eau des sources chaudes (jusqu'àplus de 80°C) dans leur décors naturel.

La plupart des médecines de l'Antiquité, telle les médecines chaldéenne ou grecque, utilisaient les minéraux, notamment sous forme de cristaux. On retrouve cet usage dans les médecines orientales, notamment tibétaine, ayurvédique et siddha (Sud de l'Inde). En Ayurveda, l'utilisation de poudres minérales, ou "Basmas", a une action puissante. On utilise aussi bien les poudres de coraux, de perle, que celle issue des pierres précieuses ou semi précieuses, ou encore de métaux, et de substances toxiques comme le mercure (pour cette raison, l'usage des Basmas nécessite une extrême prudence!).

L'usage des minéraux nous est également connu aujourd'hui grâce à l'oligothérapie, et à l'homéopathie qui utilisent des remèdes issus des minéraux, dont les fameux Sulfur et Sulfur iodatum.


Quelles sont les propriétés du soufre?

L'origine du terme soufre viendrait du sanskrit "çulbâri", signifiant "ennemi du cuivre", qui aurait donné en latin "Sulphur". Il est considéré comme un sel minéral.

Le soufre est facilement identifiable à sa couleur jaune caractérisant ses cristaux ou encore ses vapeurs, mais aussi et surtout à son odeur forte, que l'on qualifie souvent "d'oeuf pourri" (et effectivement, l'oeuf est l'un des aliments qui contient le plus de soufre). Très présent dans les fumerolles des volcans, les régions à forte densité volcanique possèdent une teneur plus élevée en soufre.

Le soufre se trouve naturellement en grande quantité, soit sous forme de cristaux, ou encore sous forme libre ou liquide dans les sources chaudes, ou gazeuse sous forme de fumerolles.


Son utilisation thérapeutique

Connu depuis l'Antiquité pour ses propriétés, Homère aurait en son temps mentionné le soufre comme "éloignant la vermine ".

Présent dans tous les organismes vivants, il est un élément capable de potentialiser l'action de tous les autres éléments: il intervient dans la constitution de certaines enzymes, dans la synthèse de certaines protéines et acides aminés (cystéine, cystine, taurine...) qui posent les fondations nécessaires à la construction des hormones. Le soufre est donc un soutien essentiel à notre métabolisme.

Cependant, une déficience en soufre dans l'organisme va avoir des conséquences directes sur le fonctionnement de l'organisme. Au niveau du foie, une carence en soufre ralentit le métabolisme de l'acide urique, provoquant l'apparition de maladies touchant au système immunitaire comme les allergies, les infections à répétitions, maladies inflammatoires comme les rhumatismes ou la goutte. Les problèmes de métabolisation du soufre influent directement sur les tissus que sont la peau et les cheveu: peau séborhéique, acné, furonculose, hyperkératose, ongles et cheveux cassants, chutes de cheveux.

Le soufre est directement lié au fonctionnement du foie, qui nettoie le sang, et indirectement à celui de la rate, qui le renouvelle. Or à ces deux organes sont liés aux fonctions essentielles de l'immunité, dont dépendent la formation du sang (globules rouges, globules blancs), des hormones, qui est par conséquent lié à la circulation.En homéopathie, Sulfur est l'un des remèdes les plus puissants de détoxination du foie et de ses fonctions. On l'utilise en général pour toutes les affections chroniques de la peau et des bronches.

Cures thermales et sources sulfureuses chaudes

Depuis des millénaires, les eaux sulfureuses sont utilisées pour traiter les maladies provoquées par le manque de soufre: à savoir dermatoses, névralgies, rhumatismes, troubles allergiques, circulatoires, et cardio vasculaires.

Les Pyrénées Orientales sont l'une des régions de France où la concentration des sources d'eau chaude riches en soufre est la plus forte. Ax les Thermes est l'une de ces villes dédiées au thermalisme. Il existe cependant d'autres petites stations concentrées sur la vallée de la Têt, ayant hérité de l'emplacement des anciens thermes romains, comme Llo, Saint Thomas, ou encore Dorres.

Ces eaux, qui jaillissent de la montagne à quelques 40°C, assurent un bain chaud à toute époque de l'année, si bien que le fait que les bassins continuent de se trouver en extérieur (offrant, comme ceux de Dorres, un panorama imprenable sur les massifs environnants) ne pose aucunement problème,même aux plus frileux qui apprécieront la chaleur emmagasinée dans leur corps en l'espace de quelques minutes. A ce propos, le jeune gardien des bains romains, de Dorres, bon connaisseur du lieu, me faisait justement remarquer que la plupart des personnes qui venaient pour la première fois arrivaient emmitouflés et transis (à 1500 m, entre novembre et avril, il ne fait pas toujours chaud!), et repartaient col ouvert.

L'autre aspect intéressant est la grande accessibilité de ces bienfaits, contrairement aux établissements thermaux qui sont loin d'être accessibles à tous les budgets. Ici, le tarif moyen d'entrée pour les bains est de 4 euros...


En savoir plus...

Quelques pages d'un Traité sur les eaux sulfureuses de la vallée de la Têt

Les bains de Saint Thomas

Les bains de Llo

Les bains de Dorres

Un article de la Dépèche, Sois bénite eau sulfureuse


lundi 13 avril 2009

L'asperge, la fine fleur des légumes

L'asperge est un légume qui a toujours été considéré comme le symbole du raffinement d'une table, et que l'on ne pouvait déguster, jusqu'à la Révolution, que dans les demeures des plus grandes familles nobles (dont certaines avaient fait de l'asperge leurs armoiries!!).
Car l'asperge est un légume rare, cultivé sur des terres sablonneuses, dont la récolte se fait entre mars et avril. Or, les conditions de sa culture ne sont réunies que dans quelques endroits en Europe, qui sont le Sud Est de la France, et aujourd'hui la Belgique. Son nom latin, "Asparagus Officinalis", nous indique que l'on connaissait déjà sa nature curative et préventive.

L’asperge est un légume à la saveur douce, amère et astringente. Son effet sur l'organisme est doux et rafraichissant ce qui en fait un légume particulièrement bénéfique pour Pitta. Quoique l'asperge ait une action équilibrante sur les trois Doshas, car elle régule les humeurs viciées et en corrige les excès. L'asperge est connue pour son effet diurétique: elle donne aux urines cette couleur et cette odeur particulière, signe de laprésence de cette substance sulfurée acide qui lui est propre, l'asparagine. Elle aurait une action particulièrement bénéfique, préventive et curative dans les cas d'urée. Elle a également une action bénéfique sur le foie, dont elle favorise le drainage.
Leur nature astringente et leurs propriétés diurétiques peuvent cependant augmenter Vata. On la recommande en cas de fièvre, d’hémorragie, d’œdème, d’arthrite, et comme reconstituant après des fièvres. Car l'asperge possède de nombreux minéraux comme le fer (Fe), et est une source précieuse de vitamines du groupe B, ce qui en fait un légume recommandé en cas d'anémies (notamment de type Pitta). Elle contient également du cuivre (favorisant les défenses immunitaires), du zinc (bon pour l'équilibre du système nerveux et de la peau), du potassium (nécessaire au bon fonctionnement du coeur), du manganèse (ce minéral précieux, très utile pour nourrir les os, les ligaments, le tissu nerveux...), ainsi que de la vitamine C. Les asperges blanches sont elles riches en béta carotène (pro vitamine A, qui protège la peau du vieillissement).


Il en existe plusieurs variétés et calibres : les blanches sont plus douces et meilleures pour Vata Pitta, les vertes ou légèrement pourpres pour Pitta Kapha, de même que les espèces sauvages.

La pharmacopée utilise une autre variété de la famille des asperges, l'"Asparagus Racemonus", caractérisée par ses "milles racines", et qui, en surface, produit un végétal assez semblable à la prêle. C'est la plante connue sous le nom de Shatavari, qui possède des propriétés assez semblables à l'asperge, bien qu'elle ne soit pas un légume comestible, mais uniquement utilisée pour ses racines. Mais c'est là le sujet d'une autre fiche, que nous pourrions aborder cet été!
En attendant, voici deux recettes ayurvédiques (personnalisées) à base d'asperges.


Soupe douce amère

100g de haricots mungos germés ou pois chiches
5 asperges blanches ou un bouquet d'asperges vertes
Feungrec (Methi) en feuille, ou feuille de blettes
1/2 endive
2 cc d'huile de tournesol
10 cl de kéfir
1 cc de graines de cumin, coriandre, fenugrec, laurier
1/2 poivre long ou 5 grains de poivre blanc
1 pointe d’asafoetida
Sel gemme

Faire tremper les haricots de soja 48h à l'avance. Les faire cuire à l'eau pendant 10 minutes, et faire cuire les asperges, blettes, endives, en profitant de leur vapeur. Dans une cocotte, faire chauffer l'huile en y ajoutant les épices: cumin, coriandre, fenugrec, laurier. Quand les graines éclatent, ajouter le poivre, le laurier, l'asafoetida. Puis ajoutez les asperges, ainsi que les autres lég.Faites les dorere quelques instants, puis ajouter le soja avec son eau. Laisser cuire 5 minutes. Dans un mixer, verser la préparation, et ajouter le kéfir allongé de 20cl d’eau et d'une pincée de curcuma. Mixer jusqu’à obtenir un mélange homogène. Salez à votre convenance.
Vous pouvez y ajouter du persil, de la coriandre, une pointe de safran, et quelques graines de tournesol pour servez.

Bon pour les trois doshas.

Deux variantes:
On peut remplacer le soja par de la farine de pois chiches, que l'on incoropre aux épices avant les légumes, avec un peu d'eau.
Cette soupe peut aussi se réaliser comme un gaspacho, avec le soja parvenu à germination. Il suffira de blanchir les asperges et de les laisser refroidir avant de les mixer. Ajouter 2 cs d'huile d'olive faire cuire les asdonner craignez l’esprit gaspacho, vous pouvez tout à fait cuire les ingrédients de la soupe, ajouter le kéfir au dernier moment, et la mixer ensuite. Riz d’asperges


Riz d'asperges

1 mesure de flocons ou de son d’avoine
6 à 8 mesures d’eau
1 cs de ghee et d’huile de tournesol
3/4 cc de graines de cumin
1/8 cc d’Ajwan
1 cc de graines de coriandre
1/2 cc desel gemme
1 poivre long
1/2 livre d’asperges

Rincez l’avoine et faîtez la cuire avec l’eau, en porridge. Dans une casserole, faîtes chauffer le ghee en ajoutant le cumin, l’ajwan, lacoriandre. Lorsque les graines brunissent (cumin notamment), ajoutez le sel et les autres épices, ainsi que l’avoine en laissant mijoter pdt qq minutes. Lavez et découpez fin les asperges. Mettez-les à la vapeur ;ou blanchissez-les à l’eau bouillante. Mélange-les à l’avoine. Prêt à servir avec une pointe de poivre long. Soulage la vésicule.
Equilibre Vata, Pitta, et augmente légèrement Kapha.

vendredi 10 avril 2009

Le premier facteur de l'alimentation: notre constitution


En Ayurveda, on considère que l’alimentation est un rapport unique et individuel. Elle a pour but de nous aider à maintenir notre équilibre naturel. Cet équilibre est lié à la présence, dans notre corps, des DOSHAS VATA, PITTA, et KAPHA.

En fonction de cela, nous devons adapter notre alimentation au quotidien.

Les personnes VATA devront avoir une alimentation possédant des attributs contraires à l’air, soit : humide, chaud, lourds, huileux, doux
avec des saveurs DOUCE, SALEE, ACIDE


les personnes PITTA, qui ont souvent un fort appétit et un feu digestif fort, une alimentation consistante, principalement fraîche
saveurs DOUCE, AMERE,ASTRINGENTE

les personnes de type KAPHA, une alimentation : légère, chaude, sèche
saveurs PIQUANTE, AMERE, ASTRINGENTE


La condition de la personne est aussi importante que sa constitution . L’un des premiers signes de santé est un appétit régulier. Lorsque l’on perd l’appétit, c’est qu’Agni, notre feu digestif est en mauvaise condition. Agni est semblable à un feu de cheminée qu’il nous faut prendre soin d’alimenter : si nous jetons dans le feu de grosses bûches alors que la braise est faible, nous risquons de l’étouffer. Et, de la même manière, si nous ne l’entretenons pas la braise avec du bois, le feu peut s’éteindre. Par conséquent, il nous faut tout d’abord écouter notre appétit : ce que nous avons envie de manger, dans quelle proportion et quelle quantité doit tenir compte de notre capacité à le digérer.

L’état de notre appétit reflète souvent l’équilibre des Doshas.
S’il est fort et régulier, c’est que Pitta domine.
Si l’appétit est très modéré et que l’on met longtemps à digérer, c’est que Kapha domine.
S’il est irrégulier et/ou faible, c’est que Vata est déséquilibré.

Par conséquent, cette observation nous donne matière à revoir notre alimentation. Suivant notre état de santé, nos besoins changent. Ainsi, en anglais, on a coutume de dire « Starve a fever & feed a cold ». La fièvre est une condition de déséquilibre et d’excès des doshas, en réponse à un phénomène extérieur : étant une condition de chaleur excessive, l’alimentation, qui augmente la chaleur du corps, peut aggraver ce phénomène. En revanche, un rhume est le signe d’un effondrement de notre immunité, liée à la formation du 8ème tissu, Ojas. Il importe donc de donner des aliments fortifiants. De même qu’une personne victime d’une fracture devra concentrer son attention sur la reconstitution du tissu osseux. Les différents maux que nous expérimentons ne nécessitent pas la même prise en charge.

Il existe d’autres facteurs importants, tel l’âge ou le type d’activité de la personne, impliquant de satisfaire des besoins physiologiques très particuliers. L’âge est un autre facteur essentiel. Il y a trois périodes de la vie :

- l’enfance et la croissance, KAPHA : saveurs qui construisent les tissus, douce, acide, salée

- l’âge adulte, PITTA : âge où l’on est dans l’action et où l’alimentation nous permet de renouveler notre énergie et de faire fonctionner notre métabolisme. On est porté vers le piquant, salé, acide. On doit équilibrer avec le doux, l’amer, l’astringent.

- la vieillesse, VATA : avec l’amoindrissement de l’activité et perte tissulaire. On est porté vers une alimentation plus légère. On doit équilibrer Vata avec les saveurs douce, acide, salée.

Un enfant en pleine croissance n’a pas les mêmes besoins qu’une personne âgée. Un travailleur de force n’a pas besoin du même type de force qu’un employé de bureau, etc…

Les facteurs qui comptent dans notre alimentation

En Ayurveda, l’équilibre alimentaire ne se mesure ni en grammes, ni en calories. L’équilibre relève avant tout de la connaissance de nous-même, de nos besoins, et surtout, de l’attention que nous accordons à notre alimentation. Cette attention repose sur un certain nombre de facteurs. Il en existe huit. Ce sont :

1. PRAKRITI, ou la constitution de la personne
2. KARANA, la préparation
3. SAMYOGA, l' association des aliments entre eux
4. RASHI, la quantité
5. DESHA, le lieu où l'on s'alimente (qui comprend aussi bien les denrées disponibles ou les produits du "terroir", que le lieu où sera préparé et consommé la nourriture)
6. KALA, le moment où est pris l'alimentation (saison, moment de la journée)
7. UPAYOGA SANSTHA, les règles autour de la nourriture
8. UPABHOKTA, qui concerne celui qui prend la nourriture

Ces facteurs permettent de prendre en compte : la personne qui consomme la nourriture, comme la nourriture elle-même.

jeudi 9 avril 2009

Le gingembre, cette panacée venue d'Asie


Originaire d’Asie, le gingembre est un rhizome dont l’usage s’est aujourd’hui répandu à travers le monde entier. Sa chair juteuse et piquante est connue depuis des millénaires par l’ensemble des populations d’Asie du Sud Est, dont la Chine et de l’Inde, et que les médecines traditionnelles considèrent comme une panacée. Connue des médecins arabes depuis l'Antiquité pour ses vertus, l'on retrouve le gingembre jusque dans les soutras du Coran où il est promis comme nectar à ceux qui attendront le paradis. Les musulmans en propagèrent l’usage de l’Asie Mineure aux pays du Sahel, avant de l’introduire en Europe, avec les grandes caravanes de la route des épices.
La saveur du gingembre est piquante, douce, et astringente. Il a une action immédiate dans la sécrétion des sucs digestifs , favorisant l’appétit, comme la digestion. En Europe, le gingembre a remplacé le Galanga, racine de la même famille, qui permettait de faciliter la digestion des mets les plus lourds, en facilitant le travail de la vésicule biliaire. Le gingembre réchauffe de sa saveur piquante les aliments crus ou froid, évite la sensation de pesanteur dans l’estomac, de même que les crampes abdominales durant la digestion, et soulage instantanément toute sensation de stagnation, d’engourdissement ou de refroidissement. Pour cette raison, il est également recommandé en cas de rhume accompagné de fièvre. Dans les médecines orientales, on dit qu’il « fait circuler l’énergie », ou encore le Qi.


Comment l’utiliser ?

On utilise le gingembre frais ou sec (poudre), mais leurs effets sont différents : le premier est de nature « chaude », et le second « rafraîchissant ».
Voici pour vous quelques remèdes d’ici et d’ailleurs …

- en Asie, la décoction de gingembre frais râpé le matin permet de réveiller l’énergie comme de la reconstituer. Elle est le remède par excellence pour pallier aux nausées de la grossesse, comme en témoignent des générations de femmes Nord Africaines. On la dit est également souveraine pour lutter contre le mal des transports.

- En Ayurveda, le gingembre est utilisé en application locale sous forme de pâte pour soulager les articulations douloureuses.

- Hildegarde de Bingen, cette sainte du Moyen Age européen qui fut aussi une extraordinaire naturopathe, avait conçu une recette de gâteaux dépuratifs au gingembre à base de sucre complet et de farine d’épeautre, dont elle considérait l’usage comme un « remède universel » et préventif des maladies trouvant leur origine dans le système digestif.


Pour vous, une recette de saison: une boisson tonique à base de gingembre consommée pour Pessah (Pâques juive) sur la côte de Konkan tirée du livre d'Esther David...


Alah Ani Olah Pez Chi

Dans l'eau frémissante, mettre le gingembre épluché et pilé avec la citronnelle (verveine des Indes) et laisser bouillir jusqu'à ce que laboisson prenne un ton vert-marron. Laisser tiédir et passer letout. Servir dans des verres à thé avec une datte ou de sucre intégral.

mercredi 8 avril 2009

Faire peau neuve

La peau est le premier émonctoire du corps par sa surface.
Cela veut dire qu'elle participe directement du processus d'élimination naturel, grâce aux pores qui recouvrent la quasi intégralité du corps humain. Ce processus s'active davantage avec le retour de la chaleur, et les pores avoir tendance à se dilater. C'est à cette période de l'année qu'il est bon de pratiquer sudation légère (bain chaud ou bain de vapeur) et gommage.

L'élément dominant de la saison : l'eau, influe sur la nature de notre peau, qu'elle soit de type Vata (fine et sèche), Pitta (mixte et/ou réactive), Kapha (épaisse et plutôt grasse). Elle a tendance à être un peu plus grasse ou réactive que d'habitude. Afin de limiter ce phénomène, on choisit des substances plutôt sèches (poudres), de nature astringente, et légèrement stimulante (microcirculation).

Voici quelques conseils à essayer chez soi pour un soin printanier, budget minimum garanti:

Soin du visage

Commencer par nettoyer la peau avec une lotion florale légèrement astringente comme la Rose avec quelques gouttez de citron. Faîtes une fumication avec une décoction de Tulsi (Basilic Saint), d'eucalyptus ou de romarin. Puis pratiquer un léger gommage avec une poudre composée de 1 cc de farine de pois chiches, 1/2 cc de poudre d'amandes (ou 5 gouttes d'huile d'amandes douces pour les peaux sèches) + 10 cl de lait frais. Laisser poser 1 à 2 minutes et exfoliez.

Posez ensuite le masque:
- pour les peaux normales à sèches:
1/4 cc de poudre de rose (astringente et hydratante) et de curcuma (antioxydant) mélangées à du yahourt, 5 gouttes d'huiles d'amande douce et 1 cc de miel ou de pollen frais. Les peaux matures peuvent y ajouter de la poudre de bois de santal (vendue en pastille dans les magasins indiens).

- pour les peaux mixtes à grasses:
1/4 cc de poudre de curcuma, rose, argile rose ou verte, mélangés à du yahourt de chèvre + 5 gouttes d'huile de Nigelle (purifiante). Les peaux à imperfections peuvent y ajouter de la poudre de Neem (antibactérien naturel).

Laissez poser 5 à 10 minutes et rincez. Brumatisez une lotion apaisante: hamamélis, rose ou camomille. Puis hydratez la peau avec une huile végétale: jojoba pour les plus sèches, noyaux d'abricots pour les peaux mixtes un peu ternes, de carotte pour les plus grasses, de germe de blé ou d'onagre pour les peaux matures les plus fragiles, de calendula ou rosier muscat pour les plus sensibles.

Une peau qui a tendance à graisser est aussi fragile qu'une peau sèche: on a souvent tendance à vouloir les décaper ou les assècher, alors que la plupart manquent d'hydratation. Il faut donc trouver les produits adaptés. Pour les personnes et les peaux de type Pitta, les cosmétiques chimiques ou contenant des parfums aggravent bien souvent les choses. Elles apprécieront les lignes naturelles et bio qui sont de plus en plus nombreuses, et dont les composants (heureuse surprise!) reprennent de plus en plus souvent les principes de l'Ayurveda en combinant des aromates comme le poivre, le curcuma, la cannelle, le cumin noir, le basilic... Certaines marques comme Lakshmi,ou Haushka, reprennent les ingrédients spécifiques de l'Inde comme l'huile de neem, d'amalaki, de lotus, de nard.


Soins du corps

Pour les soins du corps, on peut utiliser les mêmes ingrédients (notamment la poudre de pois chiche & de rose) en faisant précéder le gommage d'une application d'huile de sésame tiède (pour Vata et Kapha), et de sésame/tournesol (pour Pitta).
Se laver le corps avec des poudres de plantes est un geste ancestral qui permettait de nettoyer la peau sans l'agresser ni boucher ses pores (ce qu'a tendance à faire le savon): on en trouve une version assez traditionnelle chez la marque Hesh, disponible dans les boutiques indiennes, alliant santal, rose, et autres fragrances florales, mais l'on peut aussi imaginer faire préparer sa propre poudre en hérboristerie, en utilisant les plantes et somités qui nous sont les plus bénéfiques, et agréables...

mardi 7 avril 2009

La beauté, ce singulier rapport à soi


La beauté est à la fois liée à un équilibre et à l’impression de plénitude qu’elle permet de rendre évidente. La beauté est en lien avec la vie lorsque celle-ci est à son apogée, lorsqu’elle est harmonieuse, équilibrée, généreuse. En Ayurveda, la beauté est intimement liée à l'équilibre de la santé, reposant sur l'équilibre des Doshas, des fonctions d'élimination, comme à l'état optimum de l'ensemble des tissus.

Lakshmi, la déesse représentant la beauté
dans la plénitude de ses attributs



S'il existe en Inde des critères, ou des canons de beauté, on reconnait qu'il n'existe pas une, mais DES beautés différentes... Et que chaque femme peut et doit prendre soin d'elle-même selon sa constitution, c'est-à-dire la dominance de tel ou tel dosha dans sa physiologie.

On distingue trois grands types:


La beauté VATA serait

Mince, a la peau sombre. Ses traits sont fins.
Déséquilibres possibles : peau sèche, cheveux secs, mauvaise dentition, vieillisement par dessèchement, perte tissulaire
Les produits de base recommandés sont l'huile de sésame, le ghee, les amandes, le lait.


La beauté PITTA serait

De corpulence moyenne. Sa peau claire ou rosée, chaude, normale à tendance mixte avec des grains de beauté. Ses cheveux fins, plutôt clairs, avec des reflets cuivrés. Elle possèderait un regard intelligent et perçant.Une femme passionnée qui éveille la flamme du désir...
Déséquilibres possibles : éruptions cutanées, tâches sur la peau, excès de sébum, points noirs, alopécie (plutôt chez les hommes), conjonctivites, dents un peu jaunes, teint jaunâtre ou olivâtre
Produits recommandés: huile de coco, eau de rose, poudre de santal, neem, lait


La beauté KAPHA serait

De corpulence plutôt ronde, ou forte, avec des formes généreuses. Sa peau est laiteuse, fraîche, épaisse et souple, sans rides. Elle est recouverte d'un duvet naturel plus prononcé que les autres femmes. Sa chevelure est épaisse, lustrée, ondulée. Son corps inspire la sécurité et la tendresse.
Déséquilibre : peau grasse, épaisse, cellulite
Les produits recommandés: farine de pois chiches, curcuma, pâte de gingembre, poudres sèches de plantes


Les constitutions doubles doivent tenir compte des deux doshas en présence.

Enfin, les différentes saisons modifient certaines caractéristiques, notamment celles de la peau, qui est généralement:
- plus sèche en automne et en hiver
- plus grasse au printemps et en été
- plus réactive aux intersaisons: à l'automne et au printemps

Bien sûr, la beauté, ce n'est pas un type "fixe", mais une singularité, un métissage, une alchimie... ou tout simplement, une façon d'être soi, et d'assumer pleinement ce que la nature nous a donné. Dans cet esprit, je vous propose de retrouver, saison par saison, quelques conseils pour chacune (et chacun!)

dimanche 5 avril 2009

Le fenugrec, une petite graine gorgée de bienfaits


Le Fenugrec, Trigonella foennum graecum, est, comme son nom l’indique, une variété originaire de l’Europe du Sud, connue des grecs dès l’Antiquité, dont la semence s’est propagée du désert Saharien aux confins de l’Asie. Appartenant à la famille des Fabacées, il est reconnaissable à ses petites feuilles comparables à celle du trèfle :pour cette raison, on l’appelle aussi Trigonelle.


Une petite graine préventive et nutritive

Ses fleurs produisent des petites graines blondes, ressemblant à de minuscules graviers, possèdant une odeur fortement prononcée, qui appartiennent à la catégorie des « épices douces » . Aromatique, de nature « chaude », la saveur du fenugrec est principalement amère, puis piquante, qui sont les deux saveurs à privilégier au printemps. La saveur piquante permettant de stimuler l’énergie après le long sommeil hivernal. Quant à la saveur amère, elle est la saveur « purgative » par excellence, qui aide le corps à se nettoyer comme à se régénérer.
Un organisme débarrassé de ses toxines retrouve naturellement l’appétit, et avec celui-ci, une envie de croquer la vie à pleines dents ! Depuis des millénaires, on prête au fenugrec des vertus de longévité, car il maintiendrait l’organisme propre, tout en participant de la construction des tissus.
Car le fenugrec est avant tout connu pour favoriser la croissance. Source exceptionnellement riche en d’oligoéléments essentiels tels le calcium, le fer, le phosphore, le magnésium, comme en vitamines du groupe B, le feungrec participe au bon développement des tissus : à la formation du sang, à la tonicité des muscles (magnésium), à la solidité des os (calcium). Il est l’une des substances les plus usitées pour aider à la reminéralisation, car il aurait une action particulièrement bénéfique sur l’assimilation des nutriments. Pour cette raison, comme du fait qu’il redonne de l’appétit, le fenugrec contribuerait à la (re) prise de poids, permettrait de recouvrer ses forces, notamment chez les personnes les plus fatiguées, et serait particulièrement bénéfique pour pallier au stress de la vie moderne en raison de sa haute teneur en magnésium.

Une plante amie des femmes

Le fenugrec est sans doute, avec le fenouil, l’une des graines les plus intéressantes à connaître pour les femmes aux différentes étapes de leur vie, de la puberté, où la jeune fille a besoin de tous les nutriments nécessaires pour satisfaire aux besoins de la croissance et préparer son capital osseux, à la ménopause, où la fixation du calcium représente un enjeu important dans le maintien de sa santé. Au Moyen Orient et en Inde, où le fenugrec fait partie intégrante de l’alimentation quotidienne, il est courant d’en supplémenter l’apport pour les femmes au moment de la ménopause. Outre ses effets bénéfiques sur le maintien du capital osseux, il aurait une action favorable sur les sautes d’humeurs que certaines femmes peuvent rencontrer.
Le fenugrec est particulièrement recommandé au moment au moment de l’allaitement: il vous suffit pour cela d’en réhydrater les graines pour vous rendre compte qu’une substance semblable à du lait y est contenue.


Quatre façons de l’utiliser

Le fenugrec peut être utilisé sous de multiples formes. En voici quelques-unes, assorties de petits conseils et astuces, afin de vous bénéficier de son extraordinaire potentiel avec l’arrivée du printemps…

Le fenugrec s’utilise comme épice ou aromate pour tous les plats. Au printemps, il se combine idéalement au cumin, au curcuma, au gingembre, au laurier, qui possèdent une action conjointe sur les systèmes digestif et circulatoire. Les graines de fenugrec sont idéales pour aromatiser une soupe de légumes verts au printemps et en été.

Sous forme de graines germées, elles sont plus tendres, faciles à mâcher, et naturellement gorgées de sève ! On peut les prendre à jeûn, au petit déjeuner pour favoriser l’élimination (laxatif) ou pour leur action tonique. Elles sont particulièrement riches en vitamine E et du groupe B.

Sous leur forme végétale, elles deviennent un aromate, comme la coriandre ou le persil. D’une forme assez semblable aux pousses de mâche, et d’un goût similaire aux blettes, les feuilles de fenugrec peuvent agrémenter les salades, et sont utilisées dans certains pays d’Asie ou d’Afrique comme légume complémentaire pour aromatiser les plats, ou garnir les pains, comme dans le Nord de l’Inde.
Les feuilles ont une action dépurative assez similaire aux graines, la différence étant qu’elles se sont chargées de chlorophylle, et ont concentré la lumière du soleil afin de croître, énergie qui nous a parfois tant fait défaut durant les mois d’hiver…

Sous sa forme pulvérisée, le fenugrec peut servir à l'usage culinaire, comme en usage externe. Sa poudre, extraite des graines, aurait des propriétés assainissantes du cuir chevelu. En cas de pellicules, on préconise de l’appliquer généreusement sur le cuir chevelu, à sec ou mélangée à de l’eau à température ambiante, à laisser poser avant ou après avant le shampoing. De même, le fenugrec, par sa richesse en minéraux, contribue à la croissance du cheveu.
Son feuillage est également une plante tinctoriale qui permet de donner une coloration d’une belle nuance pourpre.


Nelly Saby, newsletter La Parisienne, février 2009
credit photo flickr to bekta,manisha,asha susan's, p'tit chef

jeudi 2 avril 2009

Nasya, de l'importance de prendre soin de son nez

Le NASYA désigne une pratique très répandue en Inde, et aujourd'hui à travers le monde, du fait du développement de la pratique du Yoga, qui consiste en un nettoyage du nez: soit avec de l'eau tiède et un peu de sel, soit avec d'autres substances comme du ghee (beurre clarifié), de l'huile, ou des décoctions de plantes...


Pourquoi se nettoyer le nez?


Le nez est l'organe des sens correspondant à l'odorat. Son rôle va bien au delà de cette fonction sensorielle qui est de sentir, car c'est avant tout par le nez que nous respirons. Et ce, de manière continu, jour et nuit, sans interruption. Le nez ne se repose donc jamais: il hume, il inspire, filtre les particules présentes dans l'air, et rejette l'air usager de l'organisme. Or nous pensons peu à le nettoyer, contrairement à la bouche ou aux oreilles! Ou bien nous le faisons lorsqu'un rhume nous y contraint: soit à l'aide de sérum physiologique, soit par une inhalation.

Depuis toujours, les Indiens ont adopté ce geste quotidien, qui est de se nettoyer le nez. habitude à vrai dire indispensable dans l'environnement pollué des grandes villes, ou poussiéreuse des campagnes.


Le nez, seuil du Prana


En Ayurveda, on dit que le nez est la porte du PRANA, de l'énergie vitale, mais aussi le premier seuil des maladies. Irriguer le nez permet dans un premier temps d'évacuer les mucosités dans la partie haute du corps, en activant le mouvement d'absorption qui correspond à l'inspiration et qui va de l'extérieur vers l'intérieur (oxygène, nourriture, impressions). Ce premier mouvement est le support de tous les autres mouvements dans le corps: d'une respiration harmonieuse, comme de l'ensemble de la circulation.

En Ayurveda, le Nasya est une thérapie spécifique, que l'on ne pratique pas avec de l'eau salée (semblable à notre sérum), mais avec des substances seules ou combinées.
Il peut s'agir:
- de l'introduction de substances liquides dans le nez (lait* ou huiles)
- du jus extrait d'herbes fraîches
- de poudres (un peu à la manière dont on "prisait" le tabac jadis)
- par inhalation de décoctions de plantes

* Les Indiens utilisent bcp le lait pour ses propriétés nutritives, et curatives

En tant que thérapie, le Nasya a plusieurs fonctions ou usages: nettoyant,équilibrant, nourrissant, notamment lorsqu'on y adjoint des substances huileuses comme le ghee, qui apaisent le mental et soutiennent le système nerveux. I

Les personnes pratiquant la méditation utilisent régulièrement du ghee à base de Brahmi (Bacopa Moniera), plante poussant sur les contreforts de l'Himalaya, favorisant la concentration, la mémoire et la clarté mentale.

Comme pour toute chose, il existe des contre indications, notamment: grossesse, durant les règles, en cas de fatigue physique importante, de saignements, de souffle court. De même, on le déconseille en cas d'accès de colère, ou de malformation.

Voici une illustration de cette technique en images...


Comment procéder?

Pour pratiquer le nettoyage du nez, ilfait tout d'abord se procurer un récipient spécial, que l'on appelle le Neti Jala,ou pot Neti, qui ressemble à une petite théière.
Il existe une technique particulière, enseignée par les Yogis (ceux qui pratiquent le Yoga) et que vous pourrez retrouver en ligne.

Si cette hygiène quotidienne a changé le quotidien de bon nombre de ceux qui l'ont découvert, et qui n'ont jamais aussi bien respiré, il importe de respecter, comme toujours, et plus encore avec notre nez, son propre ressenti!

Un conseil

Pour ceux qui ne connaissent pas cette technique,ou qu'elle rebute: commencer par utiliser un stérimar avec des oligoéléments. Au démarrage, utiliser de l'eau (tiède) avec du sel gemme, qui est de nature plus "sèche" que le sel marin.

Atelier de massage

Un cycle d' ateliers de massage traditionnel ayurvédique a lieu tous les samedis de 17h30 à 19h, à mon cabinet, rue de le Loge à Montpellier.
Il s'adresse à tous, et abordera aussi bien les fondements de l'Ayurveda, la tradition du massage en Inde, l'utilisation des huiles, et bien sûr, la technique du massage ayurvédique dans ses différentes phases.

Pour vous informer sur le programme en cours, n'hésitez pas à me contacter.

Bilan et suivi


L'approche que je propose est nourrie par l'apport de l'Ayurveda, des médecines orientales (chinoise et tibétaine), ainsi que de disciplines corporelles comme le Yoga.
Ce suivi est avant tout "pédagogique", et vise l'acquisition d'une autonomie par une meilleure connaissance de soi et de son équilibre. Il se situe sur un plan préventif.

Il comporte l'ensemble des techniques de l'Ayurveda ayant trait à l'hygiène de vie et au bien être: respect des rythmes naturels, alimentation, Yoga & Pranayama (respiration), ainsi que le massage (complet ou partiel).

Cet accompagnement débute par une première séance de bilan, permettant d'établir votre constitution et de débuter avec des conseils ayant trait à votre condition du moment comme à la saison en cours.

La fréquence souhaitée est mensuelle, mais peut varier suivant chaque personne, sa demande, et l'objectif qu'elle souhaite atteindre.


Bilan ayurvédique

Durée de la séance: 1h30
Tarif: 55 euros

Massage traditionnel Abhyanga

Durée de la séance: 1h15
Tarif: 50 euros


Où et quand?

à Montpellier, rue de la Loge, les vendredis et samedis

à Marseillan, les lundis, mardis, mercredis

à Paris, au centre Uma (9ème), tous les 3èmes mercredis de chaque mois


Comment me contacter?

par mail: anandisaby@hmail.com
par téléphone: 06.63.86.99.14

Le massage ayurvédique

Le massage traditionnel ayurvédique est appelé ABHYANGA.



Son origine

Il est le fruit d’une transmission orale depuis des générations et des générations soit au sein des foyers pour un usage quotidien, familial, soit de maître à élève. Aujourd’hui encore, la transmission la plus authentique reste d’individu à individu,où le maître choisit celui qui va être le dépositaire de son savoir. Cette tradition est plurielle :il n’existe pas une mais des centaines, voire des milliers de techniques, qui diffèrent beaucoup de part et d’autre en Inde, notamment du Nord au Sud. Celles-ci convergent vers une même finalité : harmoniser le corps et l’esprit. Harmoniser le corps et l’esprit implique de mobiliser les différentes énergies du corps afin de les équilibrer : tempérer les excès, et soutenir l’énergie là où elle fait défaut.


En quoi le massage ayurvédique est-il différent des autres techniques?

L’équilibre physiologique du corps repose sur l’équilibre des trois doshas,et plus particulièrement du dosha Vata,lié à l’air, à la peau (dont les pores sont en contact avec l’air), et au mouvement. De même que sur la circulation de l’énergie vitale :le Prana, circulant dans différentes parties du corps.
Pour cette raison, le massage ayurvédique est un massage spécifique et individualisé :il doit prendre en compte la constitution de la personne (son équilibre naturel), sa condition ( c’est-à-dire l’état actuel des doshas, et leur éventuel déséquilibre).



Qu'est-ce que l'Abhyanga?

L’ABHYANGA, qui désigne le massage du corps complet en Ayurveda, signifie « huiler l’ensemble des parties du corps ».

Le massage ne constitue en réalité qu’une phase spécifique du massage qui se décompose en :
- l’oélation,ou SNEHANA, (Sneha désignant l’huile, et est également synonyme d’ « enveloppant », ou d’amour) qui correspond au fait de répandre de l’huile uniformément sur le corps et la technique du massage permettant de faire cette oélation (Abhyanga)
- la sudation, SVEDANA (Sveda signifiant sueur), permettant de libérer l’énergie par l’ouverture des pores (en Inde, elle se pratique dans des caissons de sudation,et peut être remplacée par une douche ou un bain chaud)


Quels sont ses bienfaits?

En Ayurveda, le massage a une place centrale, et est considéré comme partie intégrante de notre hygiène de vie, de la même façon que nous dormons, ou mangeons. Selon les textes anciens,ceux qui souhaitent vivre en santé et pleinement heureux doivent se ou être masser, en utilisant les huiles appropriées à chaque saison.

Selon l’Ayurveda, le massage possède 12 vertus :

1.Il prévient le vieillissement car il procure vitalité, énergie et soutien à l’ensemble des tissus du corps à partir de la peau.
2. Il efface la fatigue
3. Il améliore le mouvement
4. Il accroît la vision
5. Il augmente la résistance physique, la force,la stabilité et l’immunité (capacité de l’organisme à se défendre)
6. Il accroît la longévité
7. Il favorise le sommeil en permettant au corps de relâcher ses tensions.
8. Il rend à la peau sa santé, et sa fonction de barrière protectrice du corps.
9. Il stimule la production d’anticorps en accroissant la circulation qui permet le renouvellement de la lymphe.
10. Il procure une capacité de rémission rapide face au traumatismes
11. Il prévient les affections liées à l’excès d’eau et d’air (doshas Kapha et Vata)
12. Il rend à la peau son lustre, sa tonicité, son éclat, sa beauté naturelle.

Quelques ouvrages pour commencer...



Pour commencer à se documenter sur l'Ayurveda, voici une sélection des ouvrages de base les plus intéressants, et qui sont à la portée de tous!



Ayurveda, Science de l'autoguérison, Dr Vasant Lad

Petit ouvrage de moins de 200 pages, extrêmement complet.Pour les personnes qui souhaitent à la fois connaître, comprendre, et mettre immédiatement en pratique.



Prakriti, votre constitution ayurvédique, Dr Robert Svoboda

Autre préambule à l'Ayurveda, qui nous permet de comprendre ce qui est au coeur de l'Ayurveda: la prise en compte de l'individu dans son unicité.D'autre part, le regard et le style occidental du Dr Svoboda, prenant appui sur des exemples concrets des maux ou maladies typiques de notre société, nous permet de comprendre la perspective extraordinairement contemporaine de cette sagesse millénaire.



Le livre de l'Ayurveda
, de Judith Morisson


Très apprécié du grand public, cet ouvrage permet à la fois de se familiariser avec la pensée "védique" ou la philosophie hindoue, et d'entrer dans une vision ouverte, moderne, pratique et agréable de l'Ayurveda à travers l'hygiène de vie au quotidien.


La Santé selon l'Ayurveda, David Frawley

Ouvrage plus dense et plus complet, mais néanmoins indispensable à toute personne souhaitant comprendre de façon authentique et profonde les thérapies ayurvédiques. L'ouvrage aborde de façon pédagogique et quasi exhaustive la physiologie, l'usage des remèdes, comme de l'alimentation, suivant la constitution et la condition, en consacrant la quasi totalité du livre aux différentes maladies touchant les systèmes respiratoire, digestif, circulatoire, musculaire, osseux, nerveux, reproducteurs, ainsi que les troubles émotionnels, en les envisageant dans la perpective ayurvédique. Une référence solide, sans équivalent en français.
David Frawley a réalisé un certain nombre d'ouvrages de fonds sur l'Ayurveda, ses origines, ses thérapies, ainsi que ses liens avec le Yoga qui ont permis au grand public, notamment aux occidentaux, de pouvoir comprendre et assimiler cette connaissance en élargissant sa perspective aux ressources (alimentaire ou phytothérapeutique) et mode de vie occidental.


Le printemps








En Inde, on dit que parmi les saisons, le printemps est roi : il débute dans une explosion de couleurs avec la très populaire fête de Holi, entre la fin février et la mi mars. Douceur des jours, parfum des floraisons, retour de la chaleur, le printemps est une marque le réveil de la nature, et avec lui celui de nos sens. Pourtant, le printemps n’est pas toujours la saison la plus facile à vivre pour notre organisme. Pourquoi ?

Avec l’élévation progressive de la chaleur, les réserves accumulées durant l’hiver vont avoir tendance à « fondre », comme neige au soleil. L’élément dominant est alors l’eau, liée au dosha Kapha, dont les principaux attributs sont la lenteur, le froid, la douceur.


Le grand nettoyage de printemps

Au matin de ce sommeil hivernal, nous nous réveillons encore un peu endoloris, lourds, l’esprit embrumé. Pourquoi ?L’élévation de la chaleur a un pour effet de libérer certains résidus qui vont entrer dans la circulation. Des petits remèdes simples s’avèrent souvent suffisants pour aider notre organisme à repartir du bon pied. On utilise principalement la saveur piquante : parce que « chaude » et sèche, elle permet d’augmenter notre capacité de digestion. Les substances couramment utilisées sont le Gingembre (frais ou sec), le Pippali, l’Ajwan, le Chitrak, l’Asafoetida, le Cumin, le sel gemme, le citron.

On dit que le printemps est le moment choisi pour « purger » son organisme. Parmi les saveurs, l’amer possède la valeur curative la plus élevée. Les plantes amères ont une action puissante, qui s’étend à l’ensemble des fonctions digestives, notamment à celle de la rate et du pancréas, favorisant le métabolisme des sucres et lipides. L’usage régulier du Triphala (3 fruits : Embellica officinalis, Terminalia Chebula, Terminalia Bellirica) constitue un remède populaire de base, simple à utiliser en cure, ou en usage prolongé. De même que le jus ou le gel d’Aloé vera qui a une excellente action de nettoyage et de régénération du foie, organe particulièrement sollicité avec le retour des beaux jours.

Les troubles printaniers concernent majoritairement le haut du corps( c'est là que se concentre l'élément eau, lié à la salive, aux sécrétions nasales, aux mucosités...) correspondant au nez, poumons, ou estomac. Les plantes expectorantes comme la Sauge, l’Eucalyptus, le Pippali (poivre long) sont utilisées à cet effet. En usage régulier, le Tulsi (basilic de l’Asie du Sud Est) est excellent pour prévenir les affections dites « allergiques », comme le rhume des foins, car il contribue à renforcer notre immunité.

Vert, vert, vert

Avec l’éveil de la végétation, notre organisme est davantage réceptif à ce qui est naturellement bon et sain pour lui. C’est la saison idéale pour entamer une réforme alimentaire, car on considère qu’il est plus facile d’y limiter les apports avec un risque moindre de déséquilibrer les fonctions de l’organisme.
La plupart des légumes verts de saison comme les artichauts, brocolis, céleri, radis, haricots verts, petits pois, blettes, endives, sont excellents. Les radis, dont la saveur est piquante, sont une excellente crudité qui « disperse » l’excès d’eau. De même, les apsperges sont très intéressantes pour leur action diurétique et pour évacuer l'excès d'acide urique. Comme source de protéines, les légumineuses comme les haricots mungos, les lentilles corail, les azuchis, la volaille sont préférables à la viande rouge, et les poissons de rivière aux poissons bleus ou gras. Les céréales comme le sarrasin ou le seigle sont intéressantes en raison de leurs propriétés diurétiques. De même que le millet, qui est à la fois très digeste et léger. Les huiles vierges de tournesol, colza, soja (moutarde en Inde) seront utilisées de préférence, car elles sont les plus légères. La consommation des produits laitiers est à réduire à la sortie de l’hiver. Sauf les produits à base de lait de chèvre, plus astringent.
Consommer régulièrement des boissons chaudes, avec un peu de miel est recommandé, qui est utilisé pour accroître le métabolisme et detoxifier l’organisme.


Cure de jouvence

L’avènement de la lumière nous invite à nous lever un peu plus tôt chaque jour. Faire une marche au petit matin en contemplant le soleil se lever, pratiquer quelques étirements doux, respirer, méditer, est une habitude souveraine que beaucoup d’indiens continuent de suivre à tout âge. De la même façon que nous faisons notre toilette quotidiennement, il importe de penser à maintenir propres les différents orifices du corps. Plus particulièrement les voies respiratoires qui peuvent être irritées par les particules émises par les pollens. Prenons alors soin de notre nez, car cet organe ne connaît aucun repos, participe de chacune de nos respirations, filtrant puis rejetant , de jour comme de nuit, sans discontinuer, l’air que nous inhalons. Il est considéré comme étant la porte du « Prana » (dont l’une des significations est « l’énergie nourricière »), mais aussi de la maladie.

Les textes (CHARAKASAMHITA) s'accordent pour dire combien il est bon de se lever tôt, d’éviter de dormir durant la journée. De redevenir attentif à la beauté de la nature, de rester alerte, d’avoir une attitude à la fois curieuse, ouverte et aimante. Le printemps est plus que jamais le moment de cultiver les vertus simples et généreuses de l’âme et de partager notre bonheur de vivre

mercredi 1 avril 2009

Le massage, cet autre essentiel à notre équilibre

Le massage est aussi essentiel à notre vie que la nourriture ou que l’oxygène. La nourriture procure à l’organisme par des apports extérieurs sa force, la résistance, le renouvellement de ses tissus. Le massage préserve l’énergie du corps en reconstituant son enveloppe, il lui évite de disperser ses ressources en rétablissant le contact avec son intériorité, source de sa stabilité.

Le massage remplit plusieurs fonctions :
- la détente musculaire
- la circulation de l’énergie avec le drainage des toxines
- la beauté du corps
- la stabilité mentale, émotionnelle et physique

Il fait appel à l’un des cinq sens les plus importants, le toucher. Le plus important, pourquoi ? Car la peau recouvre la totalité de notre corps et est l’un des organes les plus grands par la superficie.
La peau est un organe extrêmement riche en substances curatives. Elle contient un nombre infini de capteurs, et donc de transmetteurs en lien avec le système nerveux, transmettant les sensations de douleur ou de plaisir avec toutes ses nuances. Ainsi le massage est l’une des voies de rééquilibrage les plus essentielles permettant d’harmoniser corps et esprit.

Du jour de la naissance à celui de la mort, les êtres vivants luttent pour leur survie : ils vivent en permanence en état de stress. Or c’est ce stress qui est l’un des principaux facteurs de déséquilibre, car il provoque une usure prématurée du corps, et une consomption de l’énergie. Le massage est l’une des méthodes thérapeutiques les plus simples, à la portée de tous, permettant d’agir à la source du stress : la perte de contact avec soi. Quelle qu’en soit la technique, il est un rapport au contact, c’est-à-dire à la présence.

















Vivre au rythme des saisons

Les cycles saisonniers

De la même façon que le jour et la nuit constituent des cycles qui se complètent et se répètent du fait de la rotation de la terre sur son axe, le parcours que notre planète décrit (cette fois sur son "orbite"), autour du soleil, donne lieu à des cycles plus longs, de 365 jour 1/4.

Comme au cours de la journée, les trois DOSHAS Vata, Pitta, Kapha, vont s'accumuler, être aggravés, pour diminuer à nouveau, les saisons correspondent à cette même alternance des éléments et de leurs attributs. L'Occident a découpé l'année en 4 saisons. De nombreuses civilisations, notamment celles de l'Asie, en ont dénommé 5 (c'est le cas de la Chine), jusqu'à 6 pour l'Inde, qui connaît ce phénomène exceptionnel de la mousson. Ces 6 saisons permettent de tenir compte des variations intermédiaires notamment à la fin de l’hiver et de l’été.


Selon latradition ayurvédique, on compte 6 saisons de deux mois, lesquelles sont :

VASANT (printemps) : du 15 février au 15 avril
GRISHMA (automne ou été indien) : du 15 avril au15 juin
VARSHA (été chaud et humide, mousson) : du 15 juin au 15 août
SHARAD (été chaud et sec) : du 15 août au 15 octobre
HEMANT (hiver, humide et froid) : du 15 octobre au 15 decembre
SHSHIRA (hiver, gelées hivernales,picde froid) : du15 décembre au 15 février


A partir des textes et de leurs observations, voici ce que l'on peut dire des différentes saisons et de leur influence sur l'organisme.

• Le printemps est une saison douce, fraîche, humide, changeante (giboulées) : elle est dominée par Kapha qui est alors en excès et aggravé. Pitta s’accumule durant cette saison sous forme de chaleur qui donnera son plein au moment de l’été.

• L’été est une saison où la chaleur est à son maximum. Il connaît des moments d’intense sécheresse, comme des épisodes d’humidité avec ses orages et ses ciels bas. C’est une saison où Pitta domine, et où les attributs secs de Vata commencent à s’accumuler.

• L’automne est une saison fraîche, plutôt sèche et venteuse, où les attributs de l’air et du dosha Vata dominent.

• L’hiver est une saison froide, humide et venteuse, où les attributs de l’air comme de l’eau dominent.


Ayurvedic way of life:for or not for me?


L'hygiène de vie, c'est-à-dire la gestion de notre énergie est le second pilier de la santé selon l'Ayurveda. L'hygiène de vie, en lien avec le respect des rythmes biologiques, fruit de l'observation de la nature, est appelée "DINACHARYA". Elle revêt une importance essentielle: recaler nos cycles sur les rythmes naturels constitue la première mesure thérapeutique, que l'on doit envisager avant de faire intervenir des éléments extérieurs comme l'alimentation, le recours aux compléments ou aux plantes.


Qu'est-ce que les cycles naturels?

La vie est semblable à une fleur recroquevillée à l’aube, qui s’épanouit avec la lumière du jour pour se refermer au crépuscule. Cette succession des différentes phases est perceptible à l’échelle d’une journée, d’une année, d’une vie comme à l’échelle des époques, des ères, et bien plus encore.
Ce mouvement perpétuel et cyclique est le fruit de la rotation de la terre autour du soleil, qui décrit une ronde, un mouvement continu qui revient sans cesse à son point d’origine.
Pour cette raison, on parlera de cycle. Ce qui compose ces cycles n’est autre que l’alternance immuable entre les opposés: l’alternance de la lumière et de l’obscurité qui possèdent respectivement des attributs. La clarté et la chaleur pour la lumière. L’opacité et la fraîcheur pour la nuit. L’alternance de ces facteurs a une influence sur notre organisme et sur ses principaux composants :les DOSHAS.


Quel est l'impact des cycles sur notre équilibre?

La répartition de l’énergie suit la course du soleil. L’aube, avec ses températures fraîches précède le lever du soleil, dont la lumière amène clarté et douceur. Puis la course montante amène le soleil à un pic, qui est aussi celui de la chaleur et de l’activité diurne. La fin de l’après midi marque le déclin, avant que l’obscurité ne se fasse et qu’avec elle la terre ne s’engourdisse dans un nouveau sommeil.

Le matin, tandis que nous avons été plongés dans le sommeil, l’obscurité et la fraîcheur de la nuit, notre corps s’est refroidi, immobilisé. L’eau et les attributs du Dosha Kapha dominent, et le corps a besoin de chaleur et de mouvement.
A midi, alors que le soleil est à son Zenith, c’est l’élément feu qui atteint son maximum, et qui met l’eau, le deuxième attribut de Pitta en ébullition, sous forme de gargouillis indiquant qu’il est l’heure de donner au corps la substance dont il a besoin.
Enfin, lorsque le jour décline, que nous avons accompli nos tâches quotidiennes, nous sommes allégés des charges que nous avons accompli, mais souvent plus fatigués (physiquement) qu'au début de la journée. C’est un moment de transition, d’amenuisement des forces, où l’anxiété peut survenir avec la venue de l’obscurité et du fraichissement nocturne: le froid, le foncé, l’instabilité, la légèreté sont des attributs qui caractérisent Vata.

Au niveau des doshas, voici ce que nous observons :

Jour
De 6h à 10 h: Kapha.
De 10h à 14h: Pitta.
De 14h à 18 h: Vata.

Nuit
De 18h à 22h: Kapha.
De 22h à 02h: Pitta.
De 2 h à 6h : Vata.


Afin d'être en phase avec la succession des éléments, nous pouvons, par quelques mesures simples au quotidien, maintenir notre équilibre.

Le matin, en apportant au corps ce dont il a besoin après le repos nocturne: mouvement et chaleur:
- prendre à jeûn une boisson chaude qui ne soit pas un excitant
- pratiquer quelques assouplissements ou Asanas (postures de Yoga)
- avoir une bonne hygiène corporelle en nettoyant les différents orifices de la tête liés aux 5 sens: bouche, nez, oreilles, yeux
- prendre un petit déjeuner comprenant de préférence des aliments "chauds" ou cuits, plutôt légers ou digestes, en évitant les jus de fruits acides sortant du frigidaire.

A midi, au pic de la journée en donnant au corps ce que son appétit réclame: un repas complet comprenant l'ensemble des saveurs et des catégories d'aliments.

Avec l'arrivée de la nuit, le ralentissement progressif des activités, notamment les plus stressantes, en favorisant la détente, le confort, ce qui rassure, et qui favorisera un bon sommeil nocturne.


Est-ce compatible avec le mode de vie actuel?

L'attention portée à soi, au respect de ses besoins fondamentaux est ce qui nous permet de rester en vie. Les Indiens considèrent que réprimer ses besoin vitaux est la première cause de maladies physiques et mentales.

Le mode de vie moderne nous tient assez éloigné de la nature, et c'est sans doute ce dont nous souffrons le plus. Cependant, que nous vivions en ville ou à la campagne, le même soleil point derrière nos fenêtres, la même lune sourit aux étoiles la nuit venue. Au fil de la journée ou des saisons, nous sommes rappelés à cet ordre des choses. Prendre conscience qu'il existe, est un premier pas. Le respecter, un très grand pas pour notre équilibre.
Commencer par observer une chose, et s'y tenir quotidiennement: que ce soit l'heure du réveil (avec le soleil), ou le fait de faire une vraie pause à midi pour déjeuner, c'est déjà quelque chose!








L'alimentation, premier pilier de notre santé



Bien se nourrir est essentiel à notre vie. La nourriture que nous consommons nous procure la force, l’énergie dont nous avons besoin pour maintenir la cohésion de notre corps, permettre son mouvement, assurer son développement. D’une nourriture saine et équilibrée dépend la formation des constituants du corps : DOSHA, DHATUS, MALAS.
La nourriture que nous consommons va être divisée en trois :
La partie brute va se transformer en excréments
La part intermédiaire se transforme en chairs
La partie subtile se transforme en esprit

La majeure partie va être transformée en urine, une autre partie en sang, et enfin, la partie la plus subtile va soutenir le PRANA, la force vitale. Le rôle de l’alimentation est de :
- de nourrir le corps en assurant son développement , son renouvellement, comme son maintien
- entretenir et renouveler l’énergie vitale, PRANA

Le régime alimentaire constitue la mesure curative la plus importante à long terme. Ses effets sont longs à se manifester (6 mois environ), mais sont durables. Notre corps est formé par les aliments : si nous ne modifions pas notre alimentation, comment s’attendre à ce que le corps, qui est son produit, change ou guérisse ?
Avec son approche individualisée, l’Ayurveda insiste sur le rôle d’une alimentation appropriée. Quelque traitement que nous entreprenions, il a besoin d’être soutenu par une alimentation adéquate. Ainsi, le régime alimentaire peut neutraliser les effets des plantes curatives . A long terme, une mauvaise alimentation annihilera les effets curatifs des plantes, et de tout traitement. D’autre part, l’alimentation repose sur un certain nombre de facteurs, de règles, de lois, fondées sur celle de la nature.


Le premier pilier de notre santé

Se nourrir est essentiel à notre vie. C’est grâce à l’alimentation que l’enfant se construit et grandit. C’est avec elle que se développe son goût, sa personnalité, sa force, son immunité, son intelligence et ses rêves. Cet échange entre l’alimentation, la construction de nos tissus, l’entretien et le renouvellement de notre énergie est en permanence assuré et réclamé par les fonctions de notre organisme. D’une nourriture saine, équilibrée, adaptée dépend notre santé. En Ayurveda, l’alimentation est considérée comme le premier pilier de la santé.


L'énergie des aliments...

Ce que l’on appelle nutrition est la nourriture digérée par l’organisme qui va nourrir l’ensemble des tissus du corps. Les aliments frais, comme les fruits et les légumes ont un pouvoir de guérison extraordinaire : ils regorgent de vie, ou Prana, qu’ils transmettent directement à notre organisme. En revanche, une nourriture impropre, pauvre, dépourvue de substance, dévitalise notre organisme, agit comme un poison, rendant notre organisme moins résistant face aux maladies qui vont s’inscrire de façon chronique si nous ne prenons aucune mesure pour changer cet état des choses.


... plus que leur composition chimique

L’Ayurveda s’intéresse principalement à l’énergie des aliments afin d’équilibrer les DOSHAS. Elle ne considère pas les besoins nutritionnels spécifiques : les apports caloriques, minéraux, vitaminiques, chimiques. De ce point de vue, il n’existe pas d’alimentation standard, ou de prise en compte, par exemple, de l'indice de masse corporelle pour définir le nombre de caloriés à absorber: c'est un calcul que l'Ayurveda ignore, car "l'apport énergétique" ne rend pas compte de "l'énergie" qualitative apportée par les aliments.
Cette différence est essentielle!
On considère cependant que la quantité correcte de nourriture par jour est donnée par nos deux mains : nous ne devrions pas manger plus que ce que peuvent contenir nos mains. C'est "notre bol alimentaire".



Les 3 piliers de la santé

L'Ayurveda considère que notre santé repose sur 3 piliers que sont l'alimentation, le sommeil, la gestion de notre énergie.




L'alimentation repose sur la connaissance des aliments et de leurs propriétés, liées à leurs saveurs, et à leur usage en respectant moment de la journée, climat, saisons, âge, constitution, condition du moment. On l'appelle "AHARA".

Le sommeil est absolument nécessaire à l'organisme pour reconstituer son énergie. Car si l'énergie a besoin de mouvement, de lumière, de chaleur, il a tout autant besoin, pour maintenir son équilibre: d'immobilité ou de repos, d'obscurité (notamment de fermer les yeux) et de la fraîcheur qui en découle. Lorsque le sommeil est perturbé, les doshas sont déséquilibrés. L'air augmente dans le corps, sous forme de gazs, de douleurs ou raideurs, ou encore d'agitation nerveuse. Le feu et l'eau sont déséquilibrés, ce qui cause acidité (brûlures d'estomac), irritabilité.
Le sommeil permet,entre autres, de respirer profondément, chose que nous faisons généralement peu ou pas, ou mal dans la journée.
Le sommeil est appelé "NIDRA".

La gestion de notre énergie correspond à l'observance de nos besoins physiologiques, dont le repos et l'alimentation. Mais elle concerne plus directement ce que l'on appelle "l'énergie vitale".
La baisse d'énergie, les "coups de pompe", ou tout autre signe de baisse de la vitalité sont souvent liés à une mauvaise gestion de cette énergie vitale, qui constitue notre énergie la plus profonde, la plus puissante, liée à la pulsion de vie comme à la sexualité et à la fécondité.
En Ayurveda, ce concept est appelé BRAHMACHARYA, désignant en réalité le "célibat". Ce terme ne signifie pas qu'une personne doit être abstinente pour être en bonne santé! Cela implique en revanche une attention portée à cet aspect essentiel de notre vie.


Prana, l'énergie de la vie!



Qu'est-ce que le Prana?





Selon l’Ayurveda, la santé dépend du bon rapport que nous entretenons avec la nature et par l’observance des rythmes biologiques. L’Ayurveda est l’observance de cette dynamique perpétuelle de la vie qui se régénère en permanence. Cette intelligence de la vie est PRANA, ou l'énergie fondamentale, source de toute manifestation de la matière dans la création. Prana est aussi la force à l'œuvre dans le processus de guérison : c’est sur elle ou sur le recours à toute énergie de vie que s’appuie tout traitement en Ayurveda.

Le Prana est semblable à l’énergie du vent, qui s’engouffre dans tout espace prêt à le recevoir et à être nourri par son énergie.

Il existe deux sources principales du Prana dans le corps : la respiration, qui nous permet d’absorber l’oxygène nécessaire au renouvellement de l’énergie, et l’alimentation, qui nous permet d’absorber à travers les substances solides et liquides les nutriments dont nous avons besoin. Si nous n’absorbons pas l’oxygène dont nous avons besoin, le corps asphyxie. Si nous n’absorbons pas de nourriture, le corps dépérit. Cependant, tout n’est pas source de Prana : l’air peut être altéré, pollué, certains aliments dépourvus de substance et de qualités nutritives, ce dont nous prenons dramatiquement conscience aujourd’hui. La vie nourrit la vie.

A l’inverse, tout ce qui est dépourvu de cette énergie de vie, ce qui est pauvre en Prana met la vie en état de carence, pour ne pas dire « en danger ». Nous entrevoyons ici un aspect très important de l’énergie de vie qui est fondé sur la qualité. Car la quantité, dépourvue de substance ne nous assure pas le nourrissement nécessaire au maintien de la vie : seule la qualité, c’est-à-dire la richesse d’une substance que nous absorbons en Prana nous procure l’énergie, la force, la santé.






Prakriti, ou renouer avec sa vraie nature

Il existe en Ayurveda un concept central qui est celui de PRAKRITI, qui correspond à notre constitution, ou encore, à notre "nature", et qui définit notre équilibre propre.



Car chaque personne possède les trois humeurs VATA, PITTA, et KAPHA, mais dans une proportion ou un équilibre qui lui sont propres. C’est ce que l’on appelle PRAKRITI. Celle-ci prend place au moment de la conception. Elle dépend de la constitution des parents (héritage génétique), mais aussi du moment, du lieu de la conception, de l’alimentation, de la saison, de la condition des futurs parents à ce moment-là.
PRAKRITI est unique et immuable. Elle est ce qui nous a permis d'être conçu: notre état de viabilité.

Pourquoi le fait de connaître sa constitution est-il nécessaire?

Notre santé repose sur le maintien de cet équilibre qui nous est propre. Or, cet équilibre est subtil et fragile. Il se régénère en permanence à travers l’air que nous respirons, la nourriture comme les impressions que nous absorbons. De même, il est exposé aux facteurs extérieurs auxquels notre corps doit en permanence s’adapter : climat, saisons, environnement, évènements. Ainsi, par la connaissance de notre constitution, nous sommes mieux à même de prévenir certains déséquilibres:
Par exemple, si nous sommes de constitution Vata, et dominé par les caractéristiques de l'air, ilnous faudra naturelement faire attention à tout ce qui augmente cet élément, en évitant tout ce qui est froid, sec, irrégulier, léger.

L’Ayurveda privilégie dans son approche la connaissance des facteurs qui peuvent contribuer à notre santé, comme ceux qui sont à même de l’altérer afin de devenir autonomes dans la gestion de notre santé.



Comment déterminer sa constitution?

Pour déterminer sa constitution, il existe un certain nombre d’observations que l’on peut faire. Cela ne requiert pas de compétence particulière, si ce n’est de savoir se servir de ses cinq sens. Dans tout bilan ayurvédique, on procède aux différentes étapes qui sont l’observation, le questionnement, le toucher (prise des pouls).

Grâce au test accessible avec ce lien , vous pourrez réaliser chez vous une observation :
- de vos caractéristiques physiques
- de votre métabolisme
- de votre tendance émotionnelle et mentale
vous pourrez établir par vous même une première évaluation de votre constitution.

Tâchez d’être le plus objectif possible :par exemple, en ce qui concerne votre ossature, ou la nature de vos cheveux (fins, épais, lustrés), et essayez de le faire en référence à ce que vous avez pu observer de la majorité des personnes. Déterminer soi même sa constitution est très difficile, car il est difficile d’avoir une vision globale de soi qui ne soit pas influencée par l’impression subjective que nous avons de nous.

Après avoir rempli le questionnaire, reportez-vous aux grandes typologies.


Les différentes constitutions et leurs caractéristiques

Vous êtes plutôt :

VATA
La constitution Vata est dominée par les éléments AIR et ETHER.
Vata possède leurs attributs:
sec, froid, léger, subtil, irrégulier et rugueux.

Les personnes de constitution Vata sont généralement plus minces, plus petites, sèches et de carnation plus foncée que les autres : les attaches sont fines et apparentes, les yeux bruns et étroits, la peau mate, les muscles saillants. Il leur est difficile de prendre du poids et ils manquent souvent de robustesse. Ils ont une énergie vive, mais, manquant de réserve physique, ils sont souvent fatigables. Comme ils fonctionnent sur une énergie de surface, ils ne mesurent souvent pas leurs forces, et peuvent se retrouver dans des phases d’épuisement. C’est l’activité mentale qui domine chez Vata : leur esprit est comme l’air : subtil, rapide, instable. Les personnes de type Vata ont une intelligence rapide, une grande adaptabilité. Leur mémoire est immédiate et elle leur fait souvent défaut.
L’excès d’air génère dans le corps
légèreté, sécheresse et froid, principalement au niveau de la peau, du colon et des os. Ainsi, les personnes de type Vata sont plus exposées à des troubles tels que sécheresse cutanée, constipation, dégénérescence tissulaire, troubles nerveux. Vata a besoin d’une nourriture, d’une atmosphère et d’un mode de vie possédant des attributs opposés : chaud, doux, humide.


PITTA

La constitution Pitta est dominée par les élements FEU et EAU, qui sont deux éléments de nature très différente et complémentaire.
Pitta est par nature
chaud, mobile, pénétrant, léger, huileux.

Les types Pitta possèdent généralement une corpulence moyenne, une bonne musculature, une intelligence et une énergie vives. Ils ont un bon appétit et un excellent pouvoir de digestion : les types Pitta mangent en plus grande quantité que les autres doshas et ont besoin de faire des repas fréquents.
Les personnes de type Pitta sont chaleureuses, souples, motivées, ambitieuses, dotées d’un esprit clair, d’une excellente mémoire et sont de remarquables leaders. En excès, l’élément feu peut entraîner
une chaleur trop importante, de l'acidité, des troubles liés au sang, et conduire à des éruptions cutanées, des allergies, des maladies des yeux, de l’hyperacidité, des ulcères, de la diarrhée, ainsi que des maladies infectieuses, des hémorragie, des problèmes rénaux. Les organes liés à Pitta sont le foie, l’intestin grêle, le cœur et la peau. Emotionellement, Pitta a tendance a être passionné. Il peut se montrer critique à l’excès, colérique et impatient.
Il est équilibré par ce qui est frais, stable, lourd et sec.


KAPHA

Laconstitution Kapha est dominée par les éléments EAU et TERRE.
Ces éléments ont en commun des attributs
froid, lourd, humide, lent.

Les personnes de type Kapha ont un physique robuste et puissant, qui leur permet d’effectuer des tâches requérrant force, résistance et endurance. Leurs tissus sont bien développés : leur peau est douce, lustrée, leurs cheveux épais, leur ossature charpentée. Leur attitude est à la fois douce, stable, patiente. Elles se meuvent lentement : de la même façon, leur intelligence est plus lente et laborieuse que les autres types, car elle est d’abord sensible et leur mémoire liée à l’affectif. Leur métabolisme est lui aussi plus lent et ils ont davantage tendance à stocker ce qu’ils consomment. Par conséquent, les personnes de type Kapha doivent veiller à avoir un exercice régulier et soutenu, et une alimentation moins fréquente et abondante que les autres types.

Les personnes de type Kapha ont tendance à l’embonpoint, à la rétention d’eau ou au développement des tissus adipeux. Ils doivent veiller à leur cholestérol, à leur tension, et de façon générale à tout ce qui concerne la partie supérieure du corps, et plus particulièrement le cœur et les poumons. L’excès d’eau dans le corps peut également se traduire sous forme de mucus, qui peut ralentir les autres fonctions.

Il existe des types « doubles », associant les caractéristiques de deux Doshas. Il vous faut alors déterminer quel est le Dosha le plus important, et suivre les recommandations afférentes, en étant vigilant quant au second.