lundi 4 juillet 2011

La cuisine sauvage



Au concept devenu une effroyable réalité pour la santé de nos organismes dans l'espace monde, se substitue, tout doucement, mais sûrement, un retour aux sources, ou plutôt aux ressources comestibles hors des autoroutes de la malbouffe: à savoir, le slow food, qui vient, peu à peu, proposer une alternative inespérée au fast food. Pour exemple, je souhaite partager avec vous une journée de cours et de dégustation de la "Cuisine des plantes sauvages" de Meret Bissegger à la Casa Merogosto, dans le petit village de Biasca, au plein coeur du Tessin.




La cuisine des plantes sauvages, ou le temps retrouvé


Cuisiner, c'est prendre le temps, avant même de se mettre aux fourneaux, de choisir ses produits. Lorsque l'on parle de ressource sauvage, alors le temps peut à nouveau toucher à l'éternité, car l'on s'aventure à nouveau dans la nature, au hasard de ce que l'on pourra récolter en chemin. C'est tout le concept du "slow food", auquel travaille, depuis plus de trente ans, Meret Bissegger, qui ouvre chaque week end les portes de sa maison, la Casa Merogusto, où les convives (en général une vingtaine pour chaque repas) sont invités à réaliser en partie quelques recettes et apprendre comment sont intégrés les plantes sauvages que Meret récolte, soit dans la nature, soit directement dans son jardin, où ce que bien des jardiniers traitent comme de la mauvaise herbe, poussent en compagnie de légumes anciens.
"Buono, pulito, e giusto", ("Savoureux, sain, et équitable"), voici ce qui pourrait définir cette expérience écologico-culinaire, qui est, avant tout, je vous le dis sincèrement, un grand plaisir pour les papilles!

Pour cuisiner avec les plantes sauvages, il vous faut, obligatoirement:
- aimer marcher dans la nature, ou à la limite, avoir envie de laisser votre jardin devenir une petite jungle pour la belle saison - avoir envie de découvrir des plantes que vous ne connaissez pas, apprendre à les reconnaître à coup sûr, et à vous les rendre tellement familières que vous les intégrerez comme le persil ou le basilic à la plupart de vos recettes - ne pas avoir un estomac trop vorace ou impatient, car cuisiner avec les plantes, cela prend du temps, sans jamais vous faire l'effet du jambon beurre (même après une heure et demi de dégustation, les papilles continuent à saliver et votre estomac est prêt à faire la fête à bien d'autres plats)


Quelles plantes utiliser?

Vous serez sans doute surpris de savoir que vous possédez tout près de chez vous, ou dans otre jardin, des trésors pour la cuisine. Ainsi, du pissenlit aux orties, l'ail des ours, en passant par le chénopode blanc qui pousse dans à peu près toutes les régions cultivables, sans parler de toutes les variétés sauvages des espèces domestiquées comme la ciboulette, les asperges, le cresson, la blette... nous avons d'ores et déjà de quoi composer.
Aux herbes et aux feuilles, il y a bien sûr les fleurs: les chinois, comme les italiens, ont bien plus l'habitude que nous de les intégrer à leur alimentation, notamment les Lys oranges, dont le bulbe conjugue suavité et craquant. Mais il existe bien d'autres espèces comestibles, dont les pâquerettes, les primevères, la fleur de trèfle, les violettes, le miosotis, la bourrache, ou encore l'accacia... Le mieux, bien sûr, étant de potasser un peu le guide de la flore de notre région, afin de ne pas faire de gros impairs avec certaines espèces toxiques, comme la digitale, par exemple.
A cela viennent s'ajouter d'autres variétés comestibles, plus inattendues: dans la région du Tessin, vallée au sortir des Alpes, il existe beaucoup de conifères, dont l'épicéa, dont on récolte les jeunes pousses, au printemps, offrant aux recettes leur croquant, une légère astringence relevée d'un petit goût citronné (entre autres, Meret propose d'en cuisiner les pousses avec des carottes en rondelle revenues avec de l'huile d'olive et servies avec du miel de conifère).
Il existe en réalité tellement d'espèces comestibles, et faciles à trouver, que l'on pourrait se demander si cela vaut encore la peine de passer du temps au supermarché. L'autre grand avantage de la ressource sauvage, hors ses qualités gustatives, est sa richesse en minéraux et acides aminés.



A la table de Meret

Voici un aperçu du menu estival...

Parmi les amuses bouche: légumes anciens croquants avec leurs 3 sauces blanche, rouge et orange, associant crèmes de légumes cuits, épices douces et plantes, la betterave jaune, la rave bicolore à déguster avec une sauce au céleri et cresson sauvage, ou encore des rondelles de courgette relevée d'une sauce au chénopode et amaranthe sauvage.

Les Anti pasti ou entrée, au total, un buffet de 10 plats différents dont: un carpaccio de choux rave au basilic, salade exotique au chou blanc, crevettes, galanga, gingembre et citronnelle, betteraves jaunes et radis blanc sauce aux amandes, des côtes de bettes rouges aux anchois, aubergines aux câpres et à la marjolaine, patates bleues à l'égopode (ou herbe aux goutteux) et à l'huile de noisette à l'ancienne, terrine de pariétaire (une plante alpine), salade de concombre, de pousses tendres d'épeautre germé, yahourt parsemé de fleurs de bourrache...

Les plats: un risotto noir aux légumes d'été, ognons rouges braisés et "scamorza fumé" (un fromage suisse typique de cette région), puis une préparation de boeuf des Highland cuites dans un poivron doux sauce aux petits pois et à la menthe, accompagné d'une croquette de patate au galinsoga (espèce originaire d'Amérique du sud, qui pousse aujourd'hui un peu partout en Europe).

Enfin, le dessert: panna cotta au sirop de violette maison, fruits des bois et tarte à la rhubarbe.

Voilà un petit aperçu de tout ce qu'on peut faire de bon avec un peu de "mauvaise graine" (!), un brin d'inspiration, et un soupçon de lenteur...



Meret Bissegger, Ma cuisine des plantes sauvages, Editions Cassagrande (existe en allemand et en italien seulement)
Visite de la Casa Meragusto


Buon Estate!


Un grand bonjour à tous les lecteurs du blog! Je sais qu'il y en a quelques uns qui sont assidus, et qui attendaient quelques articles ce printemps! Ce n'est pas l'envie qui m'a manquée, mais, bien sûr, ce grand allié qui nous fait souvent défaut: le temps...

Depuis mars dernier, j'ai quitté notre douce France, pour un autre pays, celui de la dolce vita (voyez que je n'y ai pas perdu au change). Désormais installée sur les bords du Lac Majeur, à quelques km de la frontière Suisse, je compte bien, depuis ce petit bout de paradis, continuer à vous faire découvrir ce que je découvre moi-même des belles ressources de notre mère nature, et de tous ceux qui contribuent à les valoriser!
Très bel été à tous et à toutes!


lundi 24 janvier 2011

La gemmothérapie, des bourgeons qui valent de l'or

La Gemmothérapie, comme son nom ne l'indique peut-être pas, est une thérapie basée sur les "bourgeons". Cela n'est cependant pas tout-à-fait un hasard si le terme "gemmo" (dont est issu le mot gemme) remplace ici le latin "burrio", désignant cette petite excroissance faisant craquer arbres à l'aube du printemps, avant de se transformer en fleurs, puis en fruits, car la substance extraite du bourgeons serait connue depuis le Haut Moyen Age pour renfermer un principe alchimique lui valant cette analogie avec les pierres précieuses.

Ainsi, l'on pouvait trouver, dès cette époque, l'utilisation de certains bourgeons tels le sapin ou le peuplier, entrant dans la fabrication d'autres remèdes: onguents, pommades, sirops...
Ce n'est que vers le milieu du siècle dernier, à la faveur d'autres avancées expérimentales que le Pr Henry étendra ses recherches sur un certain nombre de variétés de bourgeons et de jeunes pousses, utilisant les tissus embryonnaires des végétaux en croissance, donnant naissance à la gemmothérapie. Ces extraits, nous les trouvons aujourd'hui sous forme de macérat glycériné,: simples à utiliser, ils sont sans doute parmi les compléments alimentaires ceux qui offrent une gamme complète et extraordinairement efficace.

Aux origines du bourgeons
La gemmothérapie tire son nom du terme latin "gemmae", qui désigne à la fois: la pierre précieuse, le bourgeon, la résine, mais aussi le sel. Le mot "germe" est issu du même radical. Le bourgeon, est, un peu comme le germe (issu du même radical), ce qui renferme les propriétés de la future fleur ou plante. Mais plus encore que des propriétés, le bourgeon porte en lui l'ensemble des informations génétiques de celles-ci, d'une façon quasi complète, ce qui le distingue d'autres remèdes issus d'autres parties du végétal (les feuilles, les tiges, les pétales par exemple), qui n'en recèlent qu'une partie. De plus, le bourgeon catalyse tous les autres ingrédients du végétal tels oligo éléments, vitamines, enzymes, hormones, ainsi qu'une partie de la sève minérale (souvenons-nous que c'est la montée de sève qui fait craquer les arbres et éclore les bourgeons!). Ainsi, ce tissu jeune de la plante renferme des propriétés concentrées, et donc plus puissantes phytothérapeutiquement parlant, que la plante adulte, possédant une action notoire sur:
- le système réticulo endothélial
- le système d'élimination
D'autre part, le bourgeon a cette particularité de cumuler les effets des plantes. A titre d'exemple, le tilleul, dont nous connaissons l'effet sédatif des fleurs, et qui vient s'associer à l'effet drainant de l'aubier (écorce).


La gemmothérapie, un trésor pour aujourd'hui

Nous trouvons les extraits de bourgeons sous forme de macérats glycérinés. Mais comme pour les huiles essentielles, ou encore les fleurs de Bach, nous savons qu'il ne suffit que soit écrit sur le flacon "extrait de bourgeons" pour que nous possédions un remède de grande valeur! Là encore, le label bio nous propose sans doute ce qu'il y a de mieux. D'autre part, certaines marques ont commencé à proposer des complexes, associant plusieurs extraits de bourgeons, ou encore les associant à des sèves végétales ( la sève de bouleau, par exemple). Car la gemmothérapie est particulièrement propice à l'action synergique. Certains extraits, comme l'extrait de bourgeon de cassis, agirait comme catalyseur d'autres extraits ou remèdes...
Enfin, comme le souligne Philippe Andrianne dans son excellent ouvrage, La Gemmothérapie, médecine des bourgeons, l'une des voies les plus probantes de l'utilisation des bourgeons serait le domaine "psycho émotionnel".
Lors de ma propre formation en médecine chinoise, en étudiant les voies de traitement des Cinq Eléments, j'ai appris très tôt la valeur de la gemmothérapie. "Il n'y pas de maladie sans dépression sous-jacente, même un rhume!", aimait à me répéter mon maître et professeur Jean Claude Sergent. Ainsi, notamment auprès des femmes, où très souvent, tout le système endocrinien est impliqué, et où tout déséquilibre se ressent sur l'état psychique, émotionnel, puis physique, avec une perturbation des cycles (sommeil, hormonal...), l'alliance de certains extraits de bourgeons, tels le Figuier (grand régulateur du Yin), le Tilleul, ou encore l'Amandier, permettaient d'obtenir des effets aussi rapides que profonds dans la régulation des troubles.


Deux bourgeons essentiels à connaître

Le cassis, ribes negrum
L'extrait de bourgeon de cassis est un incontournable de la gemmothérapie. Connu depuis le Haut Moyen Age, Hildegarde de Bingen souligne qu'il est un excellent adjuvant, capable de bonifier tous les autres remèdes qu'on lui ajoute. On l'utilisait alors comme remède contre la goutte: la "moelle" du cassis permettait de redonner "un coup de jeune" aux artères. Ses propriétés sont multiples. Le cassis agit aussi bien sur le métabolisme général, le système endocrinien, rénal (notamment au niveau des surrénales), nerveux, sanguin, que digestif, respiratoire, et articulaire. Il soulage un nombre incalculable de maux liés notamment au sang et à la circulation: oedèmes, migraines, inflammations diverses, problèmes de peau, allergies, fatigue chronique...


Le bouleau, betula alba

Connu des Celtes, le bouleau fut un arbre largement utilisé depuis des temps anciens. Sa sève était considérée comme un élixir de vie, et fut utilisée comme remède dès le Moyen Age (on retrouve des traces de son utilisation en cataplasme toujours chez la géniale Hildegarde!). Riche en minéraux, elle a également des propriétés drainantes, detoxifiantes, et reminéralisantes.
En gemmothérapie, l'on utilise les fleurs mâles du bouleau pubescent (chatons que l'on récolte avant ouverture), et les bourgeons du bouleau blanc, betula alba. Les premières ont une action plus spécifique de stimulant endocrinien général, notamment chez l'homme, tandis que les seconds ont une action spécifiquement thérapeutique sur les états inflammatoires chroniques, dont arthrite, polyarthrite, et dégénérescence tissulaire: arthrose, ostéoporose. Associé au cassis, l'extrait de bouleau, ou la sève de bouleau accentue son effet drainant sur l'organisme.
Il s'agit d'un remède particulièrement intéressant au changement de saison, notamment avec l'arrivée du printemps, et l'entrée dans l'élément "Bois", car les deux substances travaillent en synergie pour rééquilibrer, par ce drainage, les systèmes gérant le squelette et les articulations.

Où et sous quelle forme trouver les extraits de bourgeons

Il existe encore peu de fabricants reconnus en gemmothérapie, cependant, grâce à internet, au relai des magasins bio et de compléments alimentaires, il est aujourd'hui très facile de se les procurer. Ce sous forme d'extrait simple, de complexes associant plusieurs extraits, ou encore (mieux), d'extraits de bourgeons associés à la sève de bouleau. Simples à utiliser - quelques gouttes à jeûn, ou entre les repas - ils peuvent constituer à eux seuls une base complète.


Cet article s'est largement inspiré de l'ouvrage de Philippe Andrianne, La Gemmothérapie, Médecine des bourgeons, que je recommande pour une entrée en matière car ce livre contient l'essentiel, et vous permet de faire amplement connaissance avec l'ensemble des extraits de bourgeons disponibles, grâce aux monographies très documentées. Il propose également l'association en complexe des extraits afin de cibler tel ou tel système.



lundi 3 janvier 2011

Bonne année mon énergie!


En ce début d'année, je souhaite à tous les lecteurs, assidus, ou nouveaux venus, une belle, heureuse et lumineuse année 2011! En santé, en énergie, et surtout, en joie, car cette émotion est très sûrement (bon nombre de civilisations le clament depuis des millénaires), à la fois le signe, et le garant le plus visible d'une belle santé, car elle dope notre immunité comme aucun autre remède!

L'hiver est une saison où, à l'image de la nature, nous renouvelons en profondeur notre énergie de fond, notre énergie "intérieure". Ainsi, la récupération nocturne, le massage traditionnel ayurvédique (utilisant de l'huile tiède, favorisant la détente, le sommeil, et revitalisant l'ensemble des tissus et systèmes du corps), la balnéothérapie (l'usage curatif des bains), ainsi que le choix d'une activité physique nous aidant à faire circuler l'énergie, sont aussi utiles que bénéfiques, car c'est le moment idéal pour s'y adonner afin d'obtenir des résultats sur le long terme. Dans cet esprit, durant les mois de janvier et février, vous sont proposées différentes activités afin d'y répondre, en partie, à ce moment particulier de l'année, où il est si profitable de prendre soin de nous!


Massages traditionnels ayurvédiques à quatre mains, pour une détente encore plus profonde
Les samedis après-midi sur rendez-vous

Stage de massage traditionnel ayurvédique à Montpellier, 10 rue de La Loge
Le week-end du 29 et 30 janvier, de 9h30 à 17h30
Tarif: 150 euros

(Il reste encore deux places...)

Cours de Yoga Tibétain, automassage, assouplissement, nettoyage des canaux subtils, respiration et travail du son
Deux samedis par mois, à 18h

Cours "Cultiver le flux énergétique", massage et étirement des méridiens
En alternance avec le Yoga, 18h

Très bon début d'année, et prenez soin de vous, votre corps vous le rendra dès le printemps, et tout l'hiver prochain!

lundi 6 septembre 2010

Programme des activités automnales


Voici que l'été s'achève, avec lui, ce temps de pause dans nos activités, et que reprend, avec la rentrée, un autre cycle. Et voici l'automne où notre énergie ne demande qu'à se déployer subtilement dans le ciel flamboyant...

Dans bien des cultures, ce temps qui suit la chaleur de l'été, et précède le gel hivernal, est un temps "de purification", un moment où le corps est plus léger, l'esprit aiguisé, et où notre système immunitaire constitue ses défenses en prévision de l'hiver.

C'est dans cet esprit que je vous propose ce petit programme d'activités saisonnier conçu fin d'apaiser votre esprit et consolider vos forces avant les frimats.


Atelier de Yoga tibétain & mantras
Rééquilibrage des 5 éléments à travers la vibration par le travail sur la colonne d'air, le diaphragme, les différents centres énergétiques (Chakras) et leurs fonctions physiques et psychiques grâce aux techniques du Yoga et de la récitation des Mantras liés aux 5 éléments.

Cycle de 5 samedis
1ère session: du 4 septembre au 6 octobre
2ème session: du 16 octobre au 13 novembre

Lieu: 10 rue de la Loge à Montpellier
Les lundis de la même période à Marseillan
Tarif pour le cycle complet: 135 euros


Stage corps et voix avec Pascale Scarabin (date à définir)


Atelier "Un automne en toute sérénité"

Bases de l'hygiène de vie, alimentation, phytothérapie et soins saisonniers spécifiques à la portée de tous afin de renforcer notre immunité et pallier aux affections automnales
Le 2 octobre à Montpellier
Tarif: 65 euros

Stage de massage traditionnel ayurvédique

Pour le descriptif, voir la rubrique massage
Les 31 octobre et 1er novembre à Montpellier
Tarif: 150 euros


NB: Pour les parisiennes (et parisiens), je serai, comme chaque année, sur le village de La Parisienne au Trocadéro, les 10 et 11 septembre, à l'espace coach, où je vous accueille de 9h30 à 19h.
Ainsi que le 29 septembre prochain à l'espace Weleda (Paris, Champs Elysées), pour une conférence sur Les Cycles et l'Equilibre au féminin, à 19h.
Inscriptions auprès de la Parisienne www.la-parisienne.net/salon_bien_etre

Une belle rentrée à tous!

Credit photo flickr Keltinay


vendredi 6 août 2010

Avoir la fibre capillaire

Le cheveu est sans doute l'un des tissus qui nous parle le plus de notre équilibre profond.
Tout d'abord parce qu'il est lié à la santé de l'un des tissus les plus longs à renouveler: les os. En Ayurveda, l'on considère que les cheveux, de même que les ongles, sont un produit à partir de la formation de ce tissu osseux. C'est-à-dire que la croissance, ou le renouvèlement des os, est en lien avec la pousse des cheveux. De ce fait, nous réalisons que prendre soin de notre chevelure, c'est prendre soin de notre structure profonde, cette magnifique charpente qui fera que nous ferons ou non, de vieux os sur terre. La densité, comme le lustre du cheveu parle - ainsi que nous l'a enseigné l'histoire de Samson - au delà de notre santé apparente, de nos forces, de notre résistance face aux chocs de l'existence. Et ce que nous apprend ce passage célèbre, c'est que cette perte reste temporaire, car nous tissus sont en perpétuel renouvèlement. Cela pour dire que ces problèmes capillaires, qui peuvent prendre parfois une tournure difficile, peuvent trouver des solutions simples, naturelles, et surtout, durables.


Nourrir à la racine

Prendre soin du cheveu, c'est comme s'occuper d'un arbre: il faut prendre soin du terrain où vont puiser les racines, à partir duquel va s'élever et se consolider le tronc, notre squelette. Le feuillage va se développer à partir des mêmes nutriments, que sont essentiellement le calcium, le magnésium, et le zinc (les autres vitamines et minéraux intervenant dans la synthèse de ceux-ci). Si les cheveux donnent des signes de faiblesse, c'est que l'apport - ou l'absorption - de ces minéraux sont insuffisants. Il n'est pas toujours facile de savoir lequel de ces minéraux fait défaut: il nous faut alors observer les ongles, qui sont faits de la même matière que le cheveux, mais qui par leur aspect, nous révèlent la nature des carences. Les déficits en calcium et en zinc se traduisent par des tâches blanches, ceux en magnésium par des stries. L'aspect irrégulier, de dédoublement, la fragilité (ongles cassants), proviennent en général de leur déficit conjoint, associé à d'autres substances comme la cystine, ou encore la silice. Le manque de fer, qui se traduit par l'anémie, peut également générer des chutes importantes. Sa carence est très souvent associée aux carences en d'autres vitamines, notamment celles du groupe B (B9 et B12).

Comment modifier en conséquence notre alimentation?

De façon générale, les aliments pourvoyeurs des minéraux et vitamines citées, ou, selon l' Ayurveda, où la composition chimique des aliments est toute entière contenue et révélée par leur saveur, des aliments aux saveurs principalement douce (la plus nutritive et équilibrante pour l'organisme) et astringente (parce qu'elle agit sur les parois du colon, le tonifie, et améliore l'absorption des minéraux formant les os). Ces aliments sont les laitages, les noix (dont le sésame), certains fruits (figues pour le calcium, dattes et raisins pour le fer notamment), les légumineuses, certains légumes verts (pour le fer) et ceux appartenant aux crucifères.
En revanche, il est important d'éviter ou de réduire sa consommation d'aliments acides, piquante, et salée. L'excès d'acidité, tout comme l'excès de chaleur dans l'organisme (augmenté par le piquant ou le salé), étant nuisible à la bonne formation de ces tissus profonds qu'ils "consument", ou "assèchent". Par conséquent, tout ce qui va permettre de corriger l'acidité, de faciliter l'absorption, est bénéfique à l'élaboration d'un tissu équilibré et solide. Voici quelques idées pour y contribuer:

- le "remède" de base en Ayurveda appelé Triphala (littéralement "3 fruits" dont le précieux Amalaki) qui contribue à la santé du système digestif, notamment au bon fonctionnement du foie et du colon, dont dépendent l'absorption du fer et du calcium, à prendre au coucher, ou chaque matin tôt à raison d'1 cc avec un peu d'eau chaude.
- le suc d'ortie, drainant (chasse l'acide urique), reminéralisant et connu pour remédier à bien des problèmes capillaires: chutes, cuir chevelu irrité associé aux pellicules, cheveux gras (voir post)
- le fenugrec, grand pourvoyeur des minéraux indispensables à la croissance osseuse (voir post)
- le romarin, lorsque les problèmes capillaires sont liés à un déséquilibre hépatique
- la réglisse ou l'hibiscus, qui agissent quant à eux davantage sur les systèmes d'élimination (reins et vessie), et qui intensifie la pousse de façon parfois assez spectaculaire

Si l'on voulait aller plus loin sur ce sujet, il nous faudrait en réalité pousser l'étude au cas par cas afin de déterminer la cause profonde et de pouvoir trouver la marche à suivre : hérédité (notamment chez les hommes), âge,traumatisme récent, problèmes liés au métabolisme affectant le fonctionnement du foie et de la rate (essentiel à la distribution du sang, et de l'énergie, qui vont soutenir la formation des autres tissus), carences liées à une mauvaise alimentation, ou absorption... Une fois celle-Néanmoins, les conseils qui suivent restent valables pour tout un chacun.


Garder la tête froide

L'un des principaux facteurs altérant la santé du cheveu est le stress, et tout ce qui l'accompagne, notamment les chocs, physiques ou émotionnels. Le cheveu le traduit en perdant de sa densité, en tombant, voire en blanchissant. Pour parer à ces problèmes, il importe de "garder la tête froide"! Tout d'abord en évitant le contact direct avec une source de chaleur, qu'il s'agisse du soleil, du sèche cheveux, ou encore de l'eau chaude qui accompagne nos shampoings.
Puis, en prenant soin, aussi souvent que possible, et notamment en été, d'appliquer sur le cuir chevelu des huiles "rafraîchissantes" comme l'huile de coco, de neem, de santal. Le massage qui l'accompagne, appelé en Inde Shiro Shampi , qui consiste à donner un massage à tout le cuir chevelu en stimulant des points spécifiques activant la circulation du fluide cérébro spinal, comme on le fait lors d'un bon shampoing (Shiro désignant la tête, et Shampi, nous rappelant le terme que les anglais ont transformé en "Shampoo").


Retrouver une chevelure de rêve...

Vous l'avez sans doute remarqué, la chevelure se modifie avec le temps: les cheveux doux et fins de l'enfance gagnent affirment leur tendance au moment de l'adolescence, et ont tendance à perdre de leur densité ou de leur éclat avec l'âge. D'autre part, les femmes y sont particulièrement attentives et sensibles car leurs cheveux tombent davantage à certaines périodes du cycle, ou de leur vie (après les règles, les grossesses) et se modifient avec les bouleversements hormonaux de la puberté, de la ménopause, ou liés à la prise de pilule. Enfin, à certaines saisons de transition, comme au printemps, et plus encore à l'automne, les cheveux se renouvèlent, et tombent parfois en abondance.

Comment garder des cheveux sains et vigoureux? Voici, parmi ce que j'ai pu "naturellement" tester, ce qui a retenu ma préférence:

- éviter un lavage trop fréquent (l'idéal étant moins d'une fois par semaine)

- de 2 à 12h avant le shampoing, appliquer une huile naturelle et traitante, suivant votre type de cheveux. Les huiles ayurvédiques conviennent bien aux cheveux bruns, ou de nature similaire aux cheveux des Indiennes, ou des femmes du Maghreb. Mais vous pouvez aussi utiliser celle de coco, de jojoba, de même que le beurre de mangue. L'huile de ricin fait des merveilles pour dompter les fourches sans alourdir...

- utiliser le plus possible des shampoings ne comprenant aucun additif chimique (les marques les plus fiables se trouvant en magasins bio)

- utiliser autant qu'on le peut, en masque, voire même pour le lavage, des poudres de plantes.
En Inde, on continue d'en trouver: ces poudres se substituent parfaitement au shampoing car elles contiennent des plantes saponifaires, qui "moussent" aussi bien que votre shampoing ordinaire.

Les poudres de plantes qui ont le plus retenu mon adhésion dans les plantes ayurvédiques sont le Shikakai (poudre de racine d'acacia qui assainit le cuir chevelu, tonifie la racine, empêche la chute, et gaine le cheveu) et le Bringaraj, qui a une action spécifique sur la tige capillaire, notamment sur la partie fragilisée qui la relie au cuir chevelu. On peut les utiliser sous forme de pâte, qu'on laisse poser 1 à 2 h, comme on applique un Henné. Enfin, la poudre d'Amalaki qui reminéralise le cheveu. Il existe des formules ayurvédiques associant ces plantes à d'autres, qui renforcent les reflets bruns (désolée pour celles qui ont les cheveux clairs): on les trouve dans les magasins indiens, ou sur internet, sous la marque Hesh (le mélange Kalpi Tone est celui qui est le plus complet, plus de 20 plantes).
De même les produits utilisés par les femmes du Maghreb, comme le Henné (à choisir suivant votre nuance), l'Indigo, ou encore le Rassoul, qui reminéralise et gaine idéalement les cheveux naturellement bouclés. Ou encore, plus proche de nous: l'utilisation de l'huile d'olive, associé à l'oeuf, qui donnait un lustre incomparable aux torsades des Grecques et des Romaines.
Si vous trouvez cela trop fastidieux, au choix, les marques Logona, Lavera (notamment la ligne à la rose), Nature et Progrès, sont parmi mes favoris (sous réserve qu'ils conviennent à vos cheveux).

- ne pas oublier l'eau de rinçage, pour renforcer la teinte ou la brillance du cheveu. Pour les brunes, l'hibiscus, le romarin, ou les feuilles de noyer sont idéales. Pour les cheveux châtains ou blonds, la camomille, le houblon si ils sont fins.


L'essentiel pour garder la fibre

Règle n° 1: éviter stress, le surmenage, prévenir ou se protéger des grands chocs.
Règle n°2: renforcer son niveau d'absorption, meilleur moyen de prévenir les carences.
Règle n°3: appliquer régulièrement des huiles de soin, ou des masques 100% naturels
Règle n°4: vous offrir de temps à autre une "coupe énergétique", technique permettant de stimuler la pousse, ralentir ou arrêter la chute lorsqu'elle est présente, tonifier et densifier le cheveu

Règle n°5: refuser les extensions de cheveux humains, ils encouragent un commerce honteux, à en perdre la tête!

Credit photo flickr D!p!, mixmegranola, streetcomer







jeudi 10 juin 2010

Pause estivale


Affres climatiques obligent, je vous invite, cette année, à aller voir du côté de l'Himalaya, comment l'on prend soin, en été, de sa santé en prévision de l'hiver. Des fois qu'il soit encore long, et froid cette année....

Le post est sur le blog d'Aparna, association oeuvrant à la préservation des méthodes naturelles de soin: cliquer ici.




credit photo flickr Latica